Le 13ᵉ Comité de suivi du Ségur du numérique en santé (COSUI), qui s’est tenu le 5 novembre 2025, a confirmé la dynamique d’usage autour des services socles : Mon espace santé, DMP, MSSanté, INS.
Avec plus de 23 millions d’utilisateurs actifs, 513 millions de documents partagés sur l’année, et une nette hausse des consultations de dossiers par les professionnels, l’écosystème du numérique en santé franchit une nouvelle étape.
Cette progression marque un tournant : le Ségur entre dans une phase de consolidation, orientée vers la généralisation des usages et la montée en conformité des acteurs, avant le passage progressif à une logique d’obligation réglementaire à l’horizon 2026-2027.
Des résultats tangibles sur le terrain
Les chiffres présentés témoignent d’une appropriation réelle des outils numériques :
- 23 millions d’utilisateurs actifs sur Mon espace santé, soit près d’un tiers des Français ;
- 42,8 millions de documents partagés en octobre 2025, soit une croissance annuelle de + 40 % ;
- 56 % de hausse des consultations réussies de dossiers numériques par les professionnels entre février et septembre 2025 ;
- 97 % des commandes logicielles conformes pour la vague 1 du Ségur, incluant médecins, pharmaciens, laboratoires et établissements ;
- des premiers déploiements réussis dans le médico-social et l’imagerie, amorçant la vague 2.
Au-delà des chiffres, cette dynamique illustre la maturité croissante de l’écosystème : l’échange et le partage de données deviennent peu à peu des réflexes, au service du parcours de soins et du droit des patients.
Vers une généralisation des usages
Doté d’un financement global de 2 milliards d’euros, le Ségur du numérique en santé a permis de moderniser massivement les logiciels métiers et de renforcer la cybersécurité.
L’année 2026 s’annonce comme un point de bascule : les pouvoirs publics prévoient de passer d’une logique d’incitation à une logique d’obligation, via les dispositions de l’article 31 du PLFSS 2026.
L’objectif est clair : faire du partage numérique des données la norme.
Chaque professionnel de santé devra pouvoir alimenter et consulter Mon espace santé directement depuis son outil métier, de manière fluide, sécurisée et interopérable.
Des défis encore à relever
Malgré ces progrès, plusieurs chantiers restent prioritaires pour tenir la promesse de départ :
- simplifier l’accès des professionnels au DMP depuis les logiciels métiers ;
- stabiliser les identités numériques et fiabiliser la qualification INS ;
- renforcer l’ergonomie et la formation des utilisateurs pour encourager la consultation des données ;
- soutenir l’inclusion numérique des usagers pour que personne ne soit laissé à l’écart.
Ces actions s’inscrivent dans la stratégie nationale de généralisation des usages, portée conjointement par la Délégation au numérique en santé (DNS) et l’Agence du Numérique en Santé (ANS).
Une ambition collective
Au-delà des indicateurs, l’objectif reste inchangé : garantir à chaque citoyen le droit effectif à disposer de ses données de santé, et à chaque professionnel les moyens d’un partage simple et sécurisé.
C’est tout le sens de l’action de l’ANS : fédérer les acteurs, accompagner les transformations, et veiller à la cohérence d’un écosystème numérique de confiance.
Dans les prochains mois, les travaux se poursuivront autour :
- de la vague 2 du Ségur, intégrant de nouveaux dispositifs ;
- de la doctrine 2025-2027 ;
- de Hopen 2 ;
- et du programme CaRE pour consolider la cybersécurité du secteur.
Cette accélération collective prouve que le numérique en santé n’est pas seulement une modernisation technique : c’est une transformation culturelle, éthique et collective.
Chacun, du patient au professionnel, y a sa part.
En 2026, l’ambition est claire : consolider les usages pour garantir un droit universel à la donnée de santé, utile, protégée et accessible à tous.