L’Agence du Numérique en Santé a participé aux Journées e-santé à Dijon, organisée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté. Un temps riche en échanges, tables rondes et ateliers, autour d’un objectif commun : améliorer la coordination des soins et réduire les inégalités d’accès à la santé sur le territoire grâce au numérique.

Le numérique, un levier essentiel pour une meilleure prise en charge du patient

« Le numérique est un outil formidable pour soigner de manière plus efficiente, utiliser les ressources médicales à bon escient et faire gagner du temps sur le travail médical et administratif. » a souligné Lilian Vachon, Directeur à la Caisse Primaire d'Assurance maladie de la Côte-d’Or. 

La e-santé poursuit ainsi son essor, même si les usages restent encore à démocratiser sur le territoire. À ce jour, 94 % des comptes Mon espace santé ont déjà été alimentés au moins une fois par un professionnel de santé, signe d’une appropriation croissante des outils numériques par les acteurs de terrain.

L'intelligence artificielle en santé : un outil collectif au service des territoires

La table ronde consacrée à l’intelligence artificielle, a mis en lumière son rôle comme facteur de réduction des inégalités territoriales, avec des usages concrets aussi bien dans les établissements sanitaires que médico-sociaux. 

Néanmoins, la réglementation européenne et la mise en place de chartes d’usage apparaissent comme des leviers essentiels pour garantir un bon développement responsable de l’IA.

Patrick Callier, Professeur Universitaire au CHU de Dijon, a rappelé l’importance d’accompagner les professionnels de santé dans cette transformation. David Gruson, a mis en avant la nécessité d’une garantie humaine et d’une régulation adaptée pour maîtriser cette accélération technologique : « Le modèle durable passera par l’engagement de tous les acteurs et la montée en compétences via la formation et l’acculturation. »

Le secteur médico-social : le numérique comme catalyseur de transformation

Les échanges ont également mis en avant le rôle du numérique dans la transformation du secteur médico-social. Ce dernier vit un véritable changement de paradigme depuis 2024, avec un enjeu fort de coordination entre tous les acteurs.

A l'occasion de la table ronde, la CNSA, l'ARS BFC et la Fondation Pluriel ont ainsi insisté sur le fait que « le numérique est la véritable clé pour aller plus loin dans la continuité des parcours et la qualité de l’accompagnement. »

Cybersécurité : un réflexe collectif indispensable

Steven Garnier, directeur du domaine cybersécurité à l'ANS, a rappelé que la majorité des incidents découlent d’un manque d’hygiène numérique et a insisté sur la nécessité de se préparer grâce aux plans de continuité d’activité (PCA) et de reprise d’activité (PRA) : « Reconstituer un système d’information après une cyberattaque est un travail colossal, qui peut se compter en mois, voire en années. »

Le programme CaRE vise justement à accompagner l’ensemble des établissements de santé et médico-sociaux dans cette démarche, sur les plans technique, opérationnel et organisationnel.
Le besoin de ressources humaines qualifiées et formées reste un enjeu majeur pour la résilience numérique des structures.

En parallèle des tables rondes, un certain nombre d'ateliers ont également été organisés par la région sur ces thématiques pour travailler concrètement avec les établissements de santé et les structures médico-sociales sur les problématiques de terrain : construction d'un PCRA, le consentement de l'usager et sa place dans le partage d'information via Mon espace santé, des cas d'usages IA, des retours d'expérience sur la réalisation d'exercices de crise en ES et en ESMS,...

Une dynamique régionale forte

Portée par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, l’Assurance Maladie, le GRADeS BFC et l’ensemble des partenaires régionaux, cette journée a illustré la mobilisation collective pour faire du numérique un levier d’équité, d’efficience et de confiance au service de la santé de tous.