Depuis le précédent Conseil du Numérique en Santé (CNS), en juin 2022, plusieurs avancées majeures ont eu lieu. Mon espace santé a été déployé à l’ensemble du territoire, 98% des citoyens ont aujourd’hui un compte et plus de 30 millions de documents leurs ont été envoyés. Le catalogue de services a été mis en ligne avec des premières solutions référencées. Plus de 60 projets d’innovation ont été financés par la Stratégie d’Accélération Santé Numérique.
Dans chaque secteur, une masse critique d'établissements et professionnels de santé ont commandé leur mise à jour. Les logiciels Ségur pourraient ainsi couvrir à l'issue de la phase de déploiement +80% de l'activité hospitalière, +70% de l'activité de biologie médicale et d'imagerie de ville, ou encore +51.000 médecins en cabinet libéral et beaucoup commencent à envoyer automatiquement des documents à leurs patients (résultats d’examen de biologie, lettre de liaison de sortie…). A l’échelle européenne, la France a été élue co-présidente du e-Health Network pour préparer de manière rapprochée le futur projet de règlement pour un espace européen des données de santé.
Préparer l’avenir : lancement d‘une concertation sur la feuille de route du numérique en santé 2023 – 2027
Dans la poursuite des efforts engagés depuis 2019, le CNS a été l’occasion de lancer la concertation autour de la nouvelle feuille de route du numérique en santé 2023-2027 « Mettre le numérique au service de la santé ». Nous avons collectivement rattrapé le retard de la France en e-santé, nous devons maintenant nous projeter dans le futur souhaitable du numérique en santé. La stratégie nationale continue de porter les valeurs éthiques, de souveraineté et de durabilité.
Ce projet de feuille de route fixe donc les quatre grands axes de la politique du numérique en santé. Tout d’abord, la priorité principale sera de sécuriser l’atterrissage du programme Ségur Numérique et les ambitions autour de Mon espace santé. Par ailleurs, le développement des usages du numérique doit contribuer humblement à la continuité et à l’amélioration de notre système de santé :
- Il doit permettre de développer la prévention et renforcer le rôle des citoyens dans leur santé en leur donnant la main sur leurs données, sans ne laisser personne de côté ;
- Il doit enfin permettre de dégager du temps pour les professionnels de santé et améliorer la prise en charge en garantissant un accès simple et sécurisé à l’historique médical des patients ;
- Face à la tension qui pèse sur notre système de santé, il faut utiliser le numérique pour améliorer l’accès à la santé ;
- Enfin le développement de ces usages doit se faire dans un cadre propice, avec une maturité accrue sur la cybersécurité, une régulation forte avec l’Etat fixe les règles et aide les entreprises du secteur à les respecter, et des actions pour faire venir les talents du numérique vers la santé.
Ces grandes priorités sont déclinées par actions détaillées dans le projet de feuille de route mis en concertation.
Ce Conseil du Numérique en Santé est une première étape vers la prochaine feuille de route du numérique en santé qui, dans la lignée de tous les travaux menés, sera co-construite avec les acteurs de l’écosystème sans qui l’Etat ne pourrait avancer avec la même ambition. Cette transformation nous engage collectivement : opérateurs, territoires, professionnels et établissements, entreprises du secteur et citoyens.
Dans cette démarche, la DNS entamera dès le 10 janvier à Marseille, un Tour des Régions, afin de rencontrer les professionnels de santé, les acteurs privés et publics et surtout les Français, pour élaborer collectivement la santé numérique de demain.